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Le destin bouleversant d’une mère, d’une éducatrice et d’une femme de paix
La Côte d’Ivoire, sa diaspora et le monde de l’éducation pleurent aujourd’hui la disparition de Madame Assamoi Kossi Huguette Françoise, survenue le 9 novembre 2025 à Montargis. Née le 1er avril 1955 à Dimbokro, elle laisse l’image d’une femme d’une élégance intérieure rare, d’une douceur inaltérable et d’une noblesse de cœur que son entourage n’oubliera jamais. Ceux qui l’ont côtoyée gardent d’elle le souvenir d’une présence apaisante, d’un sourire qui réconfortait et d’une lumière discrète mais constante, capable de calmer les tempêtes les plus profondes.
Très tôt dans son existence, Huguette fait l’expérience de la fragilité de la vie.
Elle perd son père, né en 1912 et décédé le 06 avril 1991, alors qu’elle est encore jeune adulte.
Ce premier deuil fondateur marque profondément sa personnalité.
Il lui enseigne la valeur du temps, l’importance de la tendresse et la nécessité de donner l’amour sans retenue.
Cette disparition précoce façonne en elle une maturité exceptionnelle et développe ce sens de la compassion et de l’écoute qui marquera sa vie entière.
Elle reste également très attachée à sa mère, née en 1935, une femme douce et ferme à la fois, qui incarne pour elle le courage et la sagesse. Leur complicité, faite de respect et d’affection, deviendra l’un des piliers de son équilibre affectif.
Une éducatrice humble, rigoureuse et profondément humaine
Son parcours scolaire est exemplaire. À l’EPP Plateaux 2 de Dimbokro, elle montre déjà une discipline admirable.
Au Lycée des Jeunes Filles de Yamoussoukro, elle affine son goût pour le travail bien fait.
À l’École Normale Supérieure d’Abidjan (ENS), elle découvre sa véritable vocation : enseigner, transmettre, éveiller.
L’anglais devient alors son outil, son univers, sa passion.
Elle perfectionne sa maîtrise linguistique lors de séjours en Angleterre et à Paris.
Mais loin de choisir l’exil, elle revient en Côte d’Ivoire, animée par la conviction profonde que son savoir doit profiter à la jeunesse de son pays.
Elle enseigne successivement à Agboville, à Abidjan, puis à la Faculté de Droit de l’Université de Cocody, où elle laisse une empreinte durable.
Sa pédagogie repose sur la patience, la rigueur et une gentillesse inébranlable.
« Avec elle, tout devenait possible », confie un ancien étudiant.
« Elle ne cassait jamais les élèves : elle les élevait. »
1er mai 1984 : la naissance qui illumine sa vie
Le 1er mai 1984, Huguette vit un bonheur immense : elle donne naissance à son fils unique, Assamoi Gall-Anthelme.
La symbolique est saisissante :
-
Elle naît le 1er avril,
-
Il naît le 1er mai.
Un mois d’écart.
Deux dates qui se répondent.
Deux vies faites pour avancer ensemble.
La maternité devient pour elle une mission sacrée.
Elle élève son fils dans un amour profond, une douceur infinie et une patience admirable.
La complicité entre Huguette et Anthelme est remarquable : respect, tendresse, admiration réciproque.
Il n’était pas seulement son enfant : il était son horizon, son moteur, sa fierté la plus lumineuse.
2025 : l’année où le destin frappe trois fois
Certaines années brisent les êtres.
2025 fut pour Huguette une succession d’épreuves d’une intensité inhumaine.
24 janvier 2025 – Le décès de son fils unique
Son monde s’effondre brutalement lorsque son fils, Assamoi Gall-Anthelme, disparaît.
La douleur est indescriptible.
La mort d’un enfant n’est pas une blessure : c’est une déchirure, une cassure de l’âme.
Pourtant, Huguette affronte ce drame avec une dignité bouleversante.
Elle ne crie pas, ne s’emporte pas.
Elle pleure en silence.
Son regard porte désormais une tristesse profonde, mais sa douceur ne vacille jamais.
03 avril 2025 – Le décès de sa mère, née en 1935
À peine trois mois après la perte de son fils, sa mère s’éteint le 03 avril 2025.
Cette femme née en 1935, qui fut pour elle un repère solide, un modèle de courage et de tendresse, disparaît à son tour.
Deux arrachements successifs : son fils en janvier, sa mère en avril.
Elle qui avait déjà perdu son père, né en 1912 et décédé en 1991, voit se refermer en 2025 les deux piliers fondamentaux de son existence.
Ceux qui l’entourent témoignent d’une femme qui s’affaiblissait à vue d’œil, mais qui continuait, malgré sa peine, à remercier, à apaiser, à sourire doucement.
9 novembre 2025 – Elle rejoint les siens
Son propre départ, le 9 novembre, ressemble à un souffle qui s’éteint, à une lumière que l’on dépose doucement dans l’éternité.
Elle quitte ce monde comme elle y a vécu : dans la discrétion, la noblesse et la douceur.
Une symétrie bouleversante entre une mère et son fils

Le destin tisse parfois des histoires qui ressemblent à des paraboles :
-
Elle naît le 1er avril,
-
Il naît le 1er mai.
Elle ouvre la route dans la vie.
Il lui ouvre la route dans l’éternité.
Il part en janvier.
Elle le rejoint en novembre.
Comme deux souffles inséparables.

Le legs d’une femme lumière
Tous ceux qui l’ont connue partagent les mêmes souvenirs :
« Elle ne connaissait pas la colère. »
« Sa présence apaisait les maisons. »
« Elle donnait sans compter. »
« Elle comprenait même ce qu’on ne disait pas. »
« Elle avait une bonté naturelle. »
Huguette n’était pas une femme de bruit, mais une femme de profondeur.
Elle ne cherchait pas à être remarquée : elle inspirait.
Elle ne construisait pas des monuments : elle construisait des êtres.
Sa paix était sa signature.
Sa douceur, son héritage.
Son humanité, son plus beau testament.
Une paix qui demeure
Pour ceux qui l’aiment, la consolation se trouve dans ces paroles du Christ :
« Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix… » (Jean 14:27)
Elle est partie, mais :
-
sa paix reste,
-
sa lumière reste,
-
son sourire reste,
-
son amour reste.
Les grandes âmes ne disparaissent pas.
Elles changent seulement d’espace.
Et aujourd’hui, Huguette Assamoi repose auprès de son père, de sa mère et de son fils —
là où les larmes deviennent lumière,
et où l’amour ne connaît plus de fin.





