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Le processus de paix en République démocratique du Congo (RDC) vient de connaître un nouveau revers. Kinshasa a refusé de signer l’accord économique proposé par Washington entre la RDC et le Rwanda, estimant qu’aucune coopération économique ne peut être envisagée tant que la paix n’est pas restaurée à l’Est du pays.
C’est en des termes sans équivoque que la ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba, a justifié cette décision :
« Il n’existe pas un accord économique sans la paix », a-t-elle déclaré avant de quitter précipitamment la salle de signature, samedi 4 octobre 2025, à Washington.
Selon plusieurs observateurs, cette position traduit la fermeté de Kinshasa face à un processus perçu comme déséquilibré. Les autorités congolaises conditionnent toute signature à un retrait massif des troupes rwandaises estimé à 90 % des éléments des Forces de défense du Rwanda (RDF), déployées en appui aux groupes armés AFC/M23. Ces derniers continuent d’imposer leur loi dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, où les violations des droits de l’homme et l’exploitation illégale des minerais demeurent une réalité quotidienne.
L’absence de signature du Cadre d’intégration économique régionale met en lumière un climat de méfiance persistant entre Kinshasa et Kigali. Le texte ne donnait, selon les sources congolaises, aucune garantie concrète sur plusieurs points cruciaux :
la neutralisation des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR),
le retrait effectif des troupes rwandaises,
la libération des prisonniers politiques,
la restauration de l’autorité de l’État dans les zones sous contrôle des groupes armés.
Ce blocage révèle également les limites des médiations internationales, notamment celles de Washington et de Doha, qui peinent à instaurer une dynamique de confiance durable entre les deux pays voisins.
Pour les observateurs, la solution ne viendra pas de l’extérieur :
« Le Parlement congolais, la société civile et l’Union africaine doivent agir, chacun à son niveau, pour pousser à une solution durable à travers un dialogue national inclusif, sans attendre une solution-miracle venue de l’étranger. »
Alors que les violences persistent dans l’Est congolais, Kinshasa maintient sa ligne : la paix avant les affaires.
Raphaël Lumoo
Akondanews.net