Voilà pourquoi les universités publiques ivoiriennes ne peuvent plus faire l’économie des centres de carrières

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Depuis 1992, face à ce qu’il est aujourd’hui convenu d’appeler la massification de l’enseignement supérieur, la Côte d’Ivoire s’est lancée dans un vaste programme de décentralisation des institutions publiques d’enseignement tertiaire. Aujourd’hui, on compte huit (8) universités publiques

Si une telle politique permet à l’Etat de régler à la fois deux problèmes auxquels ce secteur doit faire face, notamment le problème infrastructurel d’accueil et d’éloignement des structures de formation des étudiants, il y a que la difficulté actuelle à insérer les diplômés de ce secteur va s’accentuer, à moins que des mesures volontaristes visant à améliorer et/ou renforcer leur employabilité ne soient mises en œuvre .
Parmi les dispositions qui doivent être prises, à court terme, pour du moins enrayer, sinon résorber le chômage et le sous-emploi des diplômés, il y a la création des centres de carrière au sein de ces institutions .
Encore appelés les services de carrière ou « Career Centers », le centre de carrière est un service dédié au sein des universités dont le rôle est de fournir aux étudiants et anciens étudiants (alumni) des services, comme explorer des options de carrière, bénéficier d’une opportunité d’apprentissage expérientiel (stage, alternance, bénévolat, volontariat, collaborations, etc.), mise en relation avec les employeurs à travers des foires, des événements et des ateliers ciblés, trouver un emploi, leur permettre d’assister à des salons, élaborer un CV, une lettre de motivation et développer des compétences pour l’entretien d’embauche, etc.
En d’autres termes, il réalise, par le biais de professionnels, « un accompagnement collectif et individuel des étudiants sur la poursuite d’études ». Il fait généralement partie des services d’orientation professionnelle que l’université met à la disposition des étudiants.
Leur objectif est d’appuyer et outiller les étudiants en diverses compétences tout en les aidant à « tracer des cheminements de carrière qui correspondent à leurs compétences et à leurs préférences ».
Cela ne veut nullement dire que le développement professionnel n’ait jamais existé en Côte d’Ivoire ou qu’il ne soit pas pratiqué par des institutions. En plus de l’enseignement de qualité que l’Institut National Polytechnique Félix Houphouët-Boigny (INP-HB) dispense à ses étudiants, on connaît bien le système de parrainage que cette institution d’élite a mis en place par, depuis sa création et qui fonctionne bien jusqu’à présent, en vue de faciliter l’insertion professionnelle de ses étudiants diplômés
On l’aura bien compris, dans un contexte économique de plus en plus compétitif et inconstant, où l’offre de main-d’œuvre qualifiée est nettement plus élevée que la demande, il importe que les étudiants des universités publiques, notamment, soient excellemment bien préparés pour tirer leur épingle du jeu.
Alors, l’enjeu principal de ce service est d’aider l’étudiant à se préparer de manière optimale à sa future carrière en l’équipant de diverses capacités et en contribuant à l’approfondissement et l’enrichissement de ses expériences, toutes choses qui vont faciliter son insertion professionnelle future. L’un des maillons essentiels de ce dispositif est le centre de carrière où la préparation de l’étudiant à son futur rôle peut prendre diverses formes: guide et conseil académique, offre de stages, opportunité de bénévolat et de volontariat, facilitation de projets de collaboration et coopération institutionnelle, recherche de partenariat, etc.

Oussou Kouamé Rémi, Enseignant-chercheur à l’Université Alassane Ouattara-Bouaké et Doyen du Campus 2 de l’université internationale Clairefontaine- Expert en emploi et employabilité de l’étudiant

Akondanews.net

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